[Carte] La Thailande, un paradis pour les voyageurs à vélo
Alors c’est comment la Thaïlande en vélo ? Imaginez-vous sur votre selle sur une route côtière longeant des plages désertes. Pas une voiture à l’horizon. Des passants vous saluent en souriant. Il est midi. Il fait chaud, trop chaud. Vous vous arrêtez au hasard dans une gargote en bord de route qui, pour quelques baths, vous offre une soupe au lait de coco à vous tirer des larmes… Et si on restait un peu plus que prévu ?
Notre parcours
Période : avril-mai 2018 // Distance parcourue : 906 km
Nous sommes entrés par la frontière Est de la Malaisie par la ville de Sungai Kolok. Il faut savoir que le passage se fait obligatoirement à pied ou avec votre propre véhicule . Aucun train ne circule entre les deux pays. Par ailleurs, la zone est en proie à de vives tensions dans tout le Sud. Elle est formellement déconseillée par l’ambassade de France. Nous avons donc traversé le plus rapidement possible.
Pédaler en Thaïlande : routes tranquilles, golden shower et plages désertes
Dès les premiers kilomètres en Thaïlande nous nous sommes sentis plus légers sur nos vélos. Après quinze jours de pédalage en Malaisie, nous avions hâte d’y être.
Outre une asphalte en bon état, des arbres multicolores bordent les routes : des golden showers (immenses arbres aux fleurs jaunes tombant en grappes), des flamboyants offrent leur ombre épaisse et bienfaisante pour s’abriter. Les frangipaniers exhalent leurs parfums pendant que des hibiscus et des bougainvilliers viennent rajouter leur touche à la palette de couleurs.
A cela s’ajoute une nourriture succulente, raffinée et bon marché. Pour les repas de midi, nous avons trouvé très facilement des cantines de bord de route avec des Pad thaï, des riz frits et potages aux herbes délicieux pour 100 baths (2,5 euros). En cas de petit creux, les stands de vente de fruits sont légion. Au menu : mangues (ne pas se fier à leur couleur, les vertes sont en fait mûres, juteuses et parfumées à souhait !), ananas, pastèques, bananes (parfait pour l’énergie), ramboutans…
Et si on a plus envie de pédaler ?
- Embarquer sa petite reine dans un train est d’une simplicité confondante. Il existe des trains avec compartiments cargo. Il suffit d’acheter son billet au guichet en précisant que vous souhaitez transporter vos vélos. Il en coûte autour de 90 baths par vélo (un peu plus de 2 euros). Puis les agents vous aident à le charger dans le wagon prévu pour les colis après lui avoir apposé un ticket d’enregistrement dont vous gardez un double. D’autres trains régionaux autorisent à les prendre directement dans le wagon avec vous. Pratique pour s’avancer de quelques kilomètres.
- A Bangkok, les bateaux traversiers sur les fleuves ont l’habitude des scooters, aucun problème pour y mettre votre vélo… Pour les bateaux taxis (speed boat), en y mettant le prix , vous pouvez aussi arriver à vous déplacer sur le fleuve. En revanche, impossible d’embarquer son vélo dans les bateaux bus publics.
Pourquoi la Thaïlande est un pays vélo-friendly
- Son réseau routier comporte de nombreuses routes secondaires : vous pouvez pédaler des heures entières en ne croisant qu’une poignée de véhicules. Apaisant après la Malaisie et son trafic intense.
- Les pistes cyclables sont assez fréquentes : nous avons été surpris d’en trouver même sur des routes nationales ou longeant des axes très fréquentés. La séparation avec la route est claire, bien indiquée avec un effort pédagogique certain pour que voitures, motos et vélos cohabitent. Nous avons même trouvé des panneaux de sensibilisation des automobilistes au respect des cyclistes devant des pissotières !
- Les conducteurs ne sont pas agressifs : c’est LA grosse différence avec la France ou encore la Sardaigne. Et cela change tout. Jamais nous ne nous sommes sentis menacés par les voitures. Pas de frôlement intempestif pour te montrer « c’est qui le plus fort », pas de klaxon pour te reprocher d’exister… Quand elles le peuvent, les voitures vous dépassent d’un bon mètre cinquante ou alors ralentissent. Même en entrant dans Bangkok et son joyeux bordel mêlant scooter, motos, taxis, tuk–tuk, trucks, camions crachant leur nuage de fumée noire, carrioles transportant de la marchandise, nous avons réussi à nous faufiler dans le trafic. Il faut être bien attentif mais c’est tout à fait jouable.
- Certaines portions ne comportent aucune difficulté particulière en terme de dénivelé. La cote Est est plate. Attention aux îles en revanche !
- Les hôtels trouveront toujours une place pour sécuriser vos fidèles destriers. Quoi que le vol ne nous ai pas semblé être une grande menace…
Nos conseils
- Allez-y en vélo ! Dans ce pays très touristique, nous avons apprécié pouvoir nous éloigner des boulevards à farangs (que nous sommes aussi 😉 ). L’île de Koh Phangan nous a parfois surpris par son accueil relativement froid comparé au reste du pays… En vélo, au contraire, nous avons découvert une population accueillante et attentionnée.
- Ne pas rouler le soir : selon plusieurs habitants certains thailandais ont la facheuse tendance de boire et de conduire éméchés . Arrêter ses journées autour de 17 h semble le plus sage.
- Emprunter les routes à 4 chiffres (merci Viajando no tanto pour le conseil!)
- Si vous avez peur des chiens, éviter les chemins et pistes. Les toutous y croisent peu de circulation et encore moins des vélos, vos mollets deviennent alors l’attraction du jour. A noter que nous ne nous sommes jamais fait mordre. Nous avons juste travaillé notre cardio avec de mémorables sprints !
- Pour établir votre parcours, Bicycle Thailand est un site participatif utile. Alimenté par une communauté de cyclistes locaux, il propose des cartes en ligne de parcours dans tout le pays.
Nos coups de coeur
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La côte Est
Les journées de pédalage alternent entre paysages verdoyants, champs d’hévéas (merci pour l’ombre) puis de cocotiers ou encore d’ananas. De rapides crochets vous amènent sur des routes au bord de l’eau où des plages désertes défilent sur des kilomètres, entrecoupées ça et là de petits villages de pêcheurs, de resorts fréquentés par des touristes thaïs ou de temples accrochés à des collines.
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Le parc national de Khao Yai
Mieux vaut avoir les mollets bien accrochés ! Le centre du parc se situe à une vingtaine de kilomètres de l’entrée payante (400 baths) et ça monte sec ! Mais, y aller par ce moyen de transport fait de vous un touriste responsable réellement respectueux de la faune sauvage qui vit ici. De nombreux panneaux d’information nous ont en effet appris que la circulation perturbe les animaux, quand ce ne sont pas carrément des voitures qui percutent singes et éléphants… Une fois les côtes avalées, vous serez récompensés par des rencontres fabuleuses : gibbons, calaos, écureuils, biches et cerfs, oiseaux et papillons multicolores, scorpions et scolopendres géants ! Et qui sait, peut être des éléphants en totale liberté. Pour espérer les croiser (pas de chance pour nous), il faut pédaler à l’intérieur du parc. Ce sont les montagnes russes, mais les paysages sont absolument splendides et les températures bien plus douce qu’en plaine (autour de 25 °C contre 30 à 35 °C).
Pour le logement : on trouve auprès du Visitor Center des petites chambres à 520 baths la nuit, simples mais propres.
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Se faire masser à Wat Po à Bangkok
Après des journées de pédalage, quoi de mieux qu’un massage pour se remettre en selle ? Mais pas n’importe lequel s’il vous plait. Au temple de Wat Pho ce sont les élèves de la plus prestigieuse et ancienne école de massage thaï qui vous les prodigueront. Nous avions lu beaucoup de messages agacés sur Internet disant que le lieu a tourné à l’usine. Il y a du monde certes, mais le lieu est propre, les masseurs professionnels. On se sent clairement entre de bonnes mains. Et petite astuce, allez y à l’ouverture. Nous sommes passés en 5 minutes… Après que votre corps soit mou comme du chewing-gum vous êtes parés pour visiter le magnifique temple et son fameux bouddha couché.
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Prendre un cours de cuisine thaï
Voilà un cadeau à ramener dans vos sacoches, ou plutôt dans votre tête. Au moins, cela ne pèse rien ! Pad thai, tom yum soup, curry vert, n’auront plus de secrets pour vous. Nous avons choisi la Silom Thai Cooking School, où nous avons passé une super soirée grâce à une jeune chef pédagogue et pleine d’humour. Vous préparez quatre plats, vous dégustez sur place et repartez avec un livre de cuisine. YUMMY !
Budget
Compter autour de 500 baths (12€) pour une chambre double, basique en ville à tout confort à la campagne. Avec bien souvent le lit king size de rigueur.
A partir de 200 baths (5€) pour deux pour de la streetfood.
Ah et au fait !
– En Thaïlande, on roule à gauche.
– Si vous entendez résonner l’hymne national, faites comme les locaux, arrêtez tout et levez-vous jusqu’à ce que la musique s’arrête !
– C’est le moment d’envoyer des colis d’épices chez vous, la poste Thaïlandaise est réputée fiable et efficace.
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