[Carte] La Malaisie à vélo : itinéraire bis
De Kuala Lumpur (KL) à la côte Est, la Malaisie n’est pas toujours propice au cyclotourisme mais certaines routes valent tout de même le détour. Voici notre parcours réalisé en une grosse semaine, à travers les chemins peu fréquentés du centre de la péninsule.
Notre parcours
Saison : début avril 2018. Il fait chaud et humide.
Combien de temps : 15 jours
Pédaler entre jungle et palmeraies
La route que nous avons choisie nous a fait découvrir des recoins reculés de la péninsule. Aucun touriste à l’horizon et des villages paisibles assez éloignés les uns les autres. Résultat, nous avons réalisé des étapes entre 90 et 120 kilomètres par jour afin de pouvoir trouver un hôtel. Un bon échauffement pour commencer !
A Kuala Lumpur (KL), oubliez le vélo dans un endroit sécurisé. Profitez à pied ou en transport en commun des quartiers indiens, chinois et malais, des monuments, des marchés animés, des singes espiègles et des parcs. Aucune piste cyclable n’est vraiment fiable et une circulation assourdissante sur des artères immenses nous renvoient dans nos 22. Comme pour de nombreuses mégapoles, mieux vaut entrer et sortir en transport collectif. Pour nous, ce sera la ligne 2 Port Klang – Batu Caves.
Une fois sortis de la ville, le plaisir de pédaler est davantage au rendez-vous. La route 68 qui part de KL est peu fréquentée et offre un petit dénivelé à l’ombre où l’on peut croiser quelques macaques. Un bonheur !
Elle débouche ensuite sur la route 8, plus fréquentée. Mais des détours sur des routes plus petites sont possibles. Même s’il a mis nos jambes à l’épreuve, nous avons apprécié l’itinéraire entre Kuala Lipis et Gua Musang. Malgré des tronçons entiers où l’on pédale au milieu de champs de palmiers à huile à perte de vue (ce qui fait mal au coeur), ça et là surgissent des oasis de jungle préservées, notamment à l’approche du Taman Negara. Nous avons eu le bonheur d’y entendre des gibbons et de croiser des drongos à raquette.
Plus loin, à proximité du parc du Taman Negara, un cyclo nous a parlé de la route T156, longeant les lacs vers Kuala Terengganu. Une étape exigeante en terme de kilomètres…
Le conseil à retenir, éviter les grands axes si vous avez les jambes et du temps !
Et si on a plus envie de pédaler ?
Eh bien bon courage ! 😉
En Malaisie, mettre son vélo dans un bus ou un train s’avère très compliqué. L’utilisation des vélos semble tellement marginale que nous avons eu l’impression de demander à voyager avec un éléphant tant nous avons recueilli des réactions interloquées ou amusées.
Cela a été vrai pour les trains intercités (KTM Intercity), nous voulions emprunter une partie du train de la jungle. La compagnie KTM qui gère les trains, a un temps autorisé le transport de vélo sur ses lignes avant de se rétracter.
Seules deux lignes de trains desservant le centre et la banlieue sont ouvertes aux vélos (pliables ou non) à certaines heures et depuis certaines stations. Informations et horaires ici : https://www.myrapid.com.my/traveling-with-us/bike-n-ride
La seule possibilité pour traverser le pays est d’utiliser des trains disposant de wagons cargo et de payer un service de fret. Pour cela se renseigner à la gare de Kuala Lumpur (l’ancienne, non pas KL Sentral). Le vélo arrivera quelques jours après vous à destination. Pas pratique, quand on ne dispose que de quelques jours…
Pour les bus, nous avons vite abandonné notre projet de rejoindre la côte Est en mettant nos montures en soute. Bon à savoir néanmoins, la compagnie de bus Intercity dispose de bus cargo assurant la desserte entre Kuala Lumpur et plusieurs villes de la côte Ouest jusqu’à Kuala Perlis, près de la frontière avec la Thaïlande. Pour les autres compagnies, plusieurs cyclistes malaisiens nous ont indiqué qu’il ne fallait pas passer par les guichets mais demander directement au chauffeur, vous devrez probablement donner quelques billets… et peut-être démonter la roue avant et le guidon. Nous n’avons pas tenté cette option.
Notre bilan
A notre avis, faire du vélo en Malaisie n’est pas conseillé pour les familles. Cela reste relativement dangereux. Les conducteurs ne sont pas agressifs mais roulent vite. De plus, trouver des routes secondaires pour éviter le trafic s’avère difficile ou se paye au prix de kilomètres en plus ou de routes escarpées.
Sur notre parcours, les dénivelés étaient raisonnables, à part quelques tronçons montagnes russes qui font travailler le cardio et le mental !
Le ravitaillement en eau et en nourriture est, comme dans de nombreux pays d’Asie, très aisé. Une petite cantine en bord de route, des vendeurs de fruits se trouveront toujours sur votre route pour vous restaurer ou vous offrir une pause. Nous avons pour notre part utilisés au maximum les fontaines à eau filtrées (gros distributeurs verts le plus souvent) présentes devant certains magasins. C’est zéro déchet ! N’oubliez pas de prendre en quantité suffisante sucre et eau, solutions de réhydratation et/ou eau minérale…
Nos conseils
- Pour préparer son itinéraire contacter des cyclistes locaux via warmshowers. Vu le peu d’information mise à disposition par les autorités ou des associations locales, ils ont été d’une aide précieuse pour préparer notre itinéraire.
- Partir tôt le matin, au lever du soleil au mois d’avril. La circulation est moindre et la fraicheur au rendez-vous. A partir de 11h30-12h il devient difficile de pédaler sans se noyer dans sa sueur !
- Éviter le débardeur et le mini-short, la Malaisie est un pays où l’islam est religion d’État. Ici toutes les femmes musulmanes sont voilées et en vêtements longs (il faut dire que c’est obligatoire). Bien que nous n’ayons jamais eu aucune remarque sur notre accoutrement, Delphine pédalait toujours en t-shirt et enfilait un pantalon par-dessus son short lors des pauses déjeuner.
Ah oui, au fait…
Ici on roule à gauche, au début ça déroute. Si vous avez un rétro, il vous faudra le changer de côté ! 😉
On ne montre pas du doigt. Pour désigner un objet on pointe avec le pouce 👍
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